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Ils étudiaient leurs leçons.

CHAPITRE XX


Propositions faites par l’oncle Pichon à son neveu et à sa nièce.


L’oncle reprit le chemin de l’atelier, et la nièce s’occupa des apprêts du souper pendant que le prix de sagesse et la voix enrouée, assis face à face devant une table peinte en noir, étudiaient leurs leçons du lendemain, les pouces dans les oreilles. L’oncle en passant près d’eux leur tapota la tête en signe d’approbation ; ils le regardèrent d’abord de cet air ahuri qu’ont les gens brusquement réveillés ; ensuite ils lui sourirent et se remirent aussitôt à leur tâche, en bourdonnant bien fort.

Le souper fut très gai ; l’oncle était en verve ; il retrouvait au fond de sa mémoire de vieilles histoires qu’il croyait avoir oubliées depuis longtemps. Mais les vieilles histoires ne sont vieilles et fastidieuses que pour ceux qui les ont entendu rabâcher cent fois ; comme les auditeurs de l’oncle Pichon ne les avaient jamais entendues de leur vie, elles produisirent autant d’effet que si elles eussent été absolument inédites.

Il n’y a rien comme le succès pour exciter un acteur ou un nar-