Séance de la Convention.
On sait, du reste, avec quelle grandeur d’âme Louis XIV vit approcher la mort, disant à Mme de Maintenon : « J’avais cru qu’il était plus difficile de mourir ; » et à ses domestiques : « Pourquoi pleurez-vous ? M’avez-vous cru immortel ? » Il donna tranquillement ses ordres sur beaucoup de choses et même sur sa pompe funèbre. Il eut le courage d’avouer ses fautes, et la postérité lui tiendra compte d’un pareil aveu.
XVIIIe SIÈCLE. DÉCADENCE DE LA MONARCHIE
LOUIS XV.
Louis XIV en mourant dit à son arrière-petit-fils, qui allait devenir Louis XV : « Vous allez être roi d’un grand royaume... Tâchez de conserver la paix avec vos voisins. J’ai trop aimé la guerre ; ne m’imitez pas en cela, non plus que dans les trop grandes dépenses que j’ai faites... Soulagez vos peuples le plus tôt que vous le pourrez et faites ce que j’ai eu le malheur de ne pouvoir faire par moi-même. » L’enfant de cinq ans ne comprit pas ces paroles ; quand plus tard la raison lui vint, il les avait oubliées. La dette était de deux milliards, qui en feraient huit aujourd’hui. Vauban écrivait : « Près de la dixième partie du peuple est réduite à mendier des neuf autres parties, cinq ne peuvent faire l’aumône à celle-là, dont elles ne diffèrent guère ; trois sont fort mal aisées ; la dixième ne compte pas plus de cent mille familles, dont il n’y a pas dix mille fort à leur aise. » Dès 1710, Fénelon jugeait ainsi la monarchie française : « C’est une vieille machine délabrée qui va encore de l’ancien branle qu’on lui a donné et qui achèvera de se briser au premier choc. » Enfin, la France