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XLI
INTRODUCTION
L’Escadre de la Méditerranée.
trop faibles pour se révolter ; mais lorsque, dans les villes d’ancienne ou de nouvelle origine, ils se virent réunis en nombre toujours croissant et chaque jour plus riches de leur industrie, la fierté leur vint au cœur. Ils résolurent de secouer l’oppression et de se mesurer à pied contre les grands chevaux des guerriers. Ils eurent en beaucoup de lieux l’avantage et obligèrent leurs seigneurs de leur reconnaître dans des chartes spéciales certains droits et certaines garanties. Le Mans, Cambrai, Noyon, Beauvais, Saint-Quentin, Laon, Amiens, Soissons s’organisèrent ainsi en communes et se donnèrent une administration municipale. Ce fut à ces communes que Louis VI tendit la main, occupé, comme elles, à lutter, dans l’intérêt du pouvoir royal, contre les seigneurs féodaux. Il est juste de dire, cependant, que quelques seigneurs, mais ce fut le plus petit nombre, allèrent au-devant du vœu populaire en accordant d’eux-mêmes, moyennant de faciles conditions, celle charte communale, qui ailleurs ne s’obtint qu’au prix de tant de sang.
PROGRÈS CROISSANT DE LA ROYAUTÉ. PHILIPPE-AUGUSTE. SAINT LOUIS.
Après Louis VI, la suprématie de la royauté sur les seigneurs féodaux n’est plus contestée. Malgré la désastreuse croisade de Louis VII, malgré son divorce maladroit avec Éléonore de Guyenne, le progrès continua. Philippe-Auguste en accéléra le mouvement. Il fit aussi une croisade, sans doute pour ne pas rester en arrière de ses brillants rivaux, Richard Cœur de Lion et Frédéric Barberousse, mais ce fut à l’intérieur que se déploya surtout son activité. Dès le début, il acquit les comtés d’Amiens, de Vermandois et de Valois. Plus tard, il enleva à Jean sans Terre la Normandie, l’Anjou, la Touraine et le Poitou. Le roi d’Angleterre ayant formé avec l’empereur d’Allemagne, le comte de Flandre et
France illustrée
Introduction, 6e Liv.
