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LA FRANCE ILLUSTRÉE

daim et le chevreuil, qui composent le gros gibier des chasses ; l’écureuil, dont on remarque plusieurs espèces ; la martre, la marmotte, l’hermine, le hamster, le putois, la fouine, la belette, le renard, le blaireau, le lièvre, le lapin, le hérisson, le rat, le mulot, le loir, la souris, le lérot, la loutre et quelques castors. Les oiseaux sont à peu près les mêmes que dans le reste de l’Europe. On y compte, parmi les oiseaux de proie : le grand aigle, l’aigle commun, le vautour, le milan, l’épervier, le grand-duc, etc. Parmi les gallinacés : le faisan, la gelinotte et les perdrix rouge et grise. Parmi les oiseaux de passage : l’alouette, l’hirondelle, la caille, l’ortolan, le martin-pêcheur, les tourterelles, etc. N’oublions pas le rossignol, dont le chant prête tant de charmes à nos bosquets ; l’hirondelle, qui recherche nos habitations ; le linot, le bouvreuil, le chardonneret, qui sont les ornements de nos volières ; le geai, le sansonnet et l’étourneau, qui, par leur facilité à apprendre à parler, pourraient être appelés nos perroquets indigènes. Parmi les oiseaux aquatiques, presque tous de passage : l’outarde, le cygne, la bécasse, la bécassine, le pluvier, le canard sauvage, etc. La vipère et l’aspic sont les seuls reptiles venimeux. Les couleuvres, les lézards et les batraciens sont communs dans les régions pierreuses. Les rivières de France sont généralement poissonneuses et renferment des spécimens de tous les poissons d’Europe. Les poissons les plus nombreux sur les côtes de l’Océan sont : le hareng, le turbot, la raie, la sole, le merlan, le maquereau, la sardine, le saumon, qui remonte les rivières jusqu’au cœur du pays. Les côtes de la Méditerranée ont des poissons particuliers, tels que le thon et l’anchois. Les homards, les langoustes, les moules et de riches bancs d’excellentes huîtres, parmi lesquelles nous citerons celles de Cancale et de Marennes, se rencontrent sur la côte de l’Océan.



Voies de communication. — Les voies de communication sont à un pays ce que les artères et veines sont au corps humain ; c’est à sa viabilité, c’est-à-dire à l’ensemble de toutes ses voies de communication que la France doit les progrès de son agriculture, de son commerce et de son industrie.

Les voies de communication sont aquatiques ou terrestres.

Les voies aquatiques comprennent : les rivières flottables, les rivières navigables et les canaux.

Les voies terrestres sont : les routes de terre, les chemins de fer et les voies de télégraphie électrique.

Les rivières flottables sont celles qui, ne pouvant encore porter bateau, sont praticables pour les trains de bois et les radeaux. Les rivières flottables se partagent en deux classes ; elles sont flottables à bûches perdues ou flottables à trains de bois. Dans le premier cas, on abandonne à leur cours sinueux, souvent même torrentueux, les bûches, qui, coupées dans la montagne, sont précipitées dans leurs eaux et viennent s’arrêter en un point où on les réunit en trains de bois. La plupart des rivières de la France qui descendent des montagnes couvertes de forêts (l’Yonne et ses affluents) sont dans ce cas.

Les rivières navigables sont celles qui peuvent porter bateau et qui servent aux transports dans l’intérieur de la France ; leur navigabilité est souvent soumise aux chances des hautes ou des basses eaux. Il faut donc connaître le régime et l’étiage de chacune d’elles, c’est-à-dire la manière dont elle se conduit par rapport aux crues et le niveau des plus basses eaux.

Les rivières flottables ou navigables offrent une longueur d’environ 11,600 kilomètres.

Les canaux de la France sont au nombre de plus de 130 et leur longueur totale est d’environ 5,000 kilomètres. On peut les diviser en deux grandes classes : les canaux de jonction, qui font communiquer les bassins entre eux, et les canaux latéraux, destinés à remédier à l’inconstance de la navigation des fleuves et des rivières.

Le Canal du Midi ou du Languedoc fait communiquer le bassin du Rhône avec celui de la Garonne, ou la Méditerranée avec l’Océan : aussi le nomme-t-on quelquefois Canal d’Entre-les-deux-mers. Il commence près d’Agde et finit à Toulouse. Conçu par Riquet, il a été terminé en 1681. Longueur : 241 kilomètres.

Le Canal du Centre fait communiquer le bassin de la Loire avec le bassin du Rhône par la Saône. Il commence à Digoin sur la Loire, et finit à Châlon-sur-Saône. Longueur : 122 kilomètres.

Le Canal de Bourgogne fait communiquer le bassin de la Seine avec celui du Rhône ; il commence à La Roche-sur-Yonne et finit à Saint-Jean-de-Losne. Longueur : 242 kilomètres.

Le Canal du Rhône au Rhin fait communiquer le bassin du Rhône avec le bassin du Rhin ; il