et de la raison le maréchal de Villars, qui sauva la France à Denain le maréchal de Berwick, d’origine étrangère, mais qui se montra Français par son dévouement envers son pays d’adoption, ses services et sa mort au siège de Philipsbourg, où il fut tué en 1734 ; le sculpteur Thomas Regnaudin ; Claude Berroyer, avocat au parlement de Paris enfin Destutt de Tracy, esprit distingué, caractère honorable, qui tint noblement sa place parmi cette réunion de philosophes et de littérateurs restés fidèles, sous l’Empire, aux traditions du XVIIIe siècle et que Napoléon désignait sous le nom d’idéologues.
Les armes de Moulins sont : d’argent, à trois croix ancrées de sable deux et un ; au chef d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or.
Yzeure. — Cette petite ville, de 4,195 habitants,
qui n’est éloignée de Moulins que de 2 kilomètres,
peut être considérée comme un des faubourgs de
cette ville. On a remarqué comme une chose singulière que les habitants de Moulins, qui ont toujours eu
une certaine renommée de dévotion, semblent pourtant s’être assez peu préoccupés de multiplier chez
eux les édifices religieux. Yzeure fut, jusque dans le
siècle dernier, la seule paroisse en titre de Moulins ;
cependant, dès le XIVe siècle, on se vit dans la nécessité d’établir dans cette dernière ville de nouvelles églises. Mais les desservants faisaient les
offices et administraient les sacrements sous la juridiction du curé d’Yzeure. Ce bourg, que l’on voit
cité dès le IXe siècle, avait déjà à cette époque une
église et une abbaye. Un acte de 817 constate la
cession de la viguerie d’Yzeure faite par un certain
comte Hildebrand à l’abbesse du monastère d’Yzeure. Ce monastère, avec ses dépendances, appartint ensuite au chapitre de Nevers, puis aux sires de Bourbon et enfin fut réuni à l’abbaye de
Saint-Menoux. L’histoire de ce couvent et de sa
paroisse n’est qu’une longue suite de procès scandaleux entre les curés et les abbesses pour des intérêts très temporels. En 1789, les religieuses furent dispersées ; on fit de leur couvent un hospice
départemental. Aujourd’hui on y a installé le petit
séminaire diocésain. L’église de ce bourg, grande,
mais sombre et basse, est l’œuvre successive des
XII- siècle, XIIIe- siècle, XV- siècle et XVI- siècle siècles. C’est un monument
historique. Sous le chœur existe une crypte ou
église souterraine qui suffirait pour en démontrer
la haute antiquité. Les chapiteaux des colonnes sont
ornés de figures d’animaux de formes bizarres.
L’église contient un grand nombre de statues de
pierre ou de bois coloriées ; presque toutes sont
mutilées, mais les couleurs ont gardé leur fraîcheur et leur éclat.
Bourbon-L’Archambaut. — Bourbon-l’Archambault (Borbo Erchenbaldi), chef-lieu de canton, peuplé de 3,784 habitants, à 25 kilomètres à l’ouest de Moulins, dépendait autrefois du diocèse de Bourges, du parlement de Paris, de l’intendance et de l’élection de Moulins, et possédait une sénéchaussée, une châtellenie et une justice royale. Faut-il, avec l’abbé de La Porte, assigner l’étymologie suivante au nom de la ville ? « Le mot burbo, dit-il, est celtique et signifiait dans cette langue eau chargée ou imprégnée de matières étrangères, soit que ce fût d’un vrai limon, d’où est venu notre français bourbe, soit que ce fût de sels minéraux ou toutes autres substances. » Ce serait là une origine assez humble pour l’un des noms les plus retentissants des temps modernes. Quoi qu’il en soit, Bourbon paraît avoir existé sous les Romains. Ce fut longtemps un château, qui appartint d’abord aux Wisigoths, puis aux ducs d’Aquitaine. Pépin le Bref, en 759, faisant la guerre au duc Waïfre, lui prit cette forteresse. Plus tard, ce château donna son nom aux sires de Bourbon, qui, en échange, joignirent au sien leur prénom ordinaire, Archambault. Cette baronnie fut érigée en duché-pairie au XIVe siècle. Ce fut alors que les sires de Bourbon, devenus de puissants seigneurs, commencèrent à bâtir le nouveau château. La ville, qui, peu à peu, s’était groupée autour de la forteresse, fut primitivement la capitale du Bourbonnais, jusqu’au moment où Moulins lui enleva cette prérogative. Depuis le XVIe siècle, ce n’est plus qu’une châtellenie que visitent quelquefois ses ducs pour y contempler le berceau de leur puissance, mais où ils ne résident plus. Leur château ne fut achevé qu’au XVe siècle par le duc Pierre II et par sa femme, Anne de Beaujeu. Il était flanqué de vingt-quatre tours et présentait l’aspect le plus formidable ; sa forme était celle d’un parallélogramme. Il reste encore trois tours et quelques pans de murs. L’une de ces tours est appelée la Quiquengrogne, parce que, lorsqu’on la bâtissait, les bourgeois réclamèrent, se sentant menacés par cette fortification qui dominait leur ville. Le duc, entouré de ses estafiers, leur déclara que la tour serait terminée, malgré leurs plaintes. On la bâtira, messieurs, qui qui qu’en grogne. Ce