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LA FRANCE ILLUSTRÉE

à 473 mètres. Une de ses principales ramifications sépare le bassin de la Meuse de celui de la Seine et le versant de la mer du Nord de celui de la Manche, sous les noms de monts de Meuse, Argonne occidentale, Ardennes occidentales. Elles se terminent par les collines de l’Artois, de Picardie et de Belgique. Les collines de l’Artois viennent former le cap Gris-Nez, et les collines de Picardie se soudent aux collines du pays de Caux, qui viennent mourir au cap de La Hève.

Au plateau de Langres succèdent les montagnes qui doivent à l’apparence de leurs côtes plantées de vignes, dont les feuilles sont dorées par le soleil d’automne, le nom de montagnes de la Côte-d’Or ; elles se dirigent vers le sud depuis le mont Tasselot (593 mètres) jusqu’au canal du Centre, sur une longueur d’environ 50 kilomètres ; le mont Affrique, qui a 584 mètres d’altitude, est un de leurs principaux sommets.

Des montagnes de la Côte-d’Or et du mont Moresol se détache une chaîne de 600 kilomètres de longueur, séparant le versant de la Manche de celui de l’océan Atlantique ou du golfe de Gascogne. Elle porte les noms de monts du Morvan, ondulations de l’Orléanais, plateau d’Orléans (130 mètres), collines du Perche, collines de Normandie. Elle tourne brusquement au sud sous le nom de collines du Maine ; rencontre alors, près des sources de la Vilaine, les monts de la Bretagne et Méné, dont le principal sommet est le Méné Hom, 330 mètres ; près du mont Méné Bré (304 mètres), ces montagnes se bifurquent pour former les monts d’Arrée, qui se terminent à la pointe nord-ouest par le cap Saint-Matthieu, et les montagnes Noires, qui au sud-ouest viennent former la pointe de Raz.

3° On sait que le système orographique des Alpes, le plus important de l’Europe, couvre de ses ramifications un seizième de la surface de ce continent ; il a sur le sol français : les montagnes du Jura central et méridional, avec quelques rameaux occidentaux, une partie des Alpes occidentales centrales et le massif du mont Blanc, qui avec leurs contreforts couvrent la partie sud-est de notre territoire.

La chaîne du Jura s’étend dans une direction du sud-ouest au nord-est, entre le Rhône et le Rhin, sur une largeur d’environ 60 kilomètres et une longueur de plus de 300. Elle se compose de six chaînes parallèles entre elles, séparées par des vallées longitudinales. Ces chaînes et ces vallées vont en s’étageant successivement, comme d’immenses gradins, de l’ouest vers l’est de telle sorte que la plus occidentale des chaînes, dont les pentes se confondent avec la vallée de la Saône, n’a que 300 à 400 mètres d’élévation moyenne, tandis que la plus orientale a une élévation moyenne d’au moins 1,000 mètres.

On divise le Jura en Jura méridional, depuis le Grand-Crédo jusqu’au col de Saint-Cergues ; en Jura central, depuis le col de Saint-Cergues jusqu’au mont Risous (1,423 mètres), vers les sources du Doubs, et en Jura septentrional jusqu’au Rhin. Les principales sommités du Jura français sont : le Grand-Crédo ou plutôt le Grand-Créteau (1,627 mètres) ; le Crêt de la Neige (1,723 mètres) ; le Reculet (1,720 mètres) ; le mont Tendre (1,690 mètres) ; le Dôle (1,683 mètres).

Les Alpes, qui s’étendent sur notre frontière orientale du lac de Genève à la Méditerranée, sur une longueur de 370 kilomètres, appartiennent à la France pour leur versant occidental et leurs ramifications occidentales. Elles présentent les divisions suivantes : 1° les Alpes Maritimes, qui s’étendent du col de Tende au col de Saint-Véran, à l’ouest du mont Viso, sur une longueur d’environ 100 kilomètres. Leurs sommets principaux sont : l’Aiguille-de-Chambeyron, 3,400 mètres ; le Grand-Rubren, 3,341 mètres ; la Tête-de-Moyse, 3,110 mètres et le Pic de l’Encastraye, 2,956 mètres. Près de la Tête-de-Moyse est le col de la Madeleine ou de l’Argentière (1,905 mètres), par lequel François Ier descendit en Italie ; 2° les Alpes Cottiennes, qui s’étendent du mont Viso au mont Cenis, sur une longueur de 60 kilomètres. Leurs sommets principaux sont : le mont Viso, 3,845 mètres (il est sur le territoire italien) ; le mont Thabor, 3,025 mètres, et le mont Cenis, 3,610 mètres. Sous la Pointe de Fréjus, qui a 2,944 mètres d’altitude, et qui n’est à proprement parler qu’un contrefort de l’Aiguille-de-Scolette, 3,500 mètres, a été percé le tunnel de 12,500 mètres, qui permet au chemin de fer français de franchir les Alpes pour pénétrer en Italie. C’est dans cette partie des Alpes que se trouve le col du Mont-Genèvre(1,854 mètres), par lequel Louis XIII passa en 1629 en Italie. Le col du mont Cenis, passage autrefois très fréquenté des Alpes, avant la percée du tunnel, est à 2,082 mètres d’altitude. À l’ouest du mont Viso est le col d’Agnello, autre passage des Alpes, qui est à 2,699 mètres. 3° Les Alpes Graies ou Grées s’éten-