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LA FRANCE ILLUSTRÉE

ches de la maison de Bourbon, et avoir même été réuni un instant, sous François Ier, au domaine royal, Trévoux ne fut définitivement annexé à la couronne qu’en 1762, par l’échange que fit de la Dombes le comte d’Eu contre le duché de Gisors.

Parmi les industries qui s’étaient développées à Trévoux, l’imprimerie avait pris surtout un essor particulier ; c’est ce qui engagea les jésuites à y fonder, en 1700, leur Journal de Trévoux ; la même cause détermina Louis XIV, quelques années plus tard, à y établir une imprimerie d’où sortit, en 1704, la première édition du Dictionnaire universel, connu sous le nom de Dictionnaire de Trévoux.

Pendant longtemps Trévoux resta la petite capitale d’un État indépendant au milieu de la France. Nous avons dit qu’il avait son hôtel des monnaies ; il avait aussi son parlement et des lieux de réunion particuliers pour les députés des trois ordres ; de plus, un conseil souverain établi à Paris près la personne des princes de Dombes. L’autorité de ces petits souverains était aussi illimitée que celle des rois de France ; ils avaient sur leurs sujets droit de vie et de mort, ils pouvaient les anoblir et les imposer à discrétion. Leur revenu fixe s’élevait à 200,000 livres, auxquelles le pays ajoutait chaque année un don de 20,000 livres, et le rapport de l’hôtel des monnaies grossissait annuellement ce chiffre de plus de 100,000 livres.

Il ne reste à Trévoux de son passé que quelques pans des murailles qui l’entouraient, quelques débris des tours de son vieux château ; le palais de justice, fondé en 1696, par le duc du Maine ; un hôpital dû à Marie-Louise d’Orléans et plusieurs églises sans caractère bien remarquable et dont la plus ancienne est la paroisse collégiale, dédiée à saint Symphorien. Les constructions modernes de Trévoux se réduisent à un beau quai et à un pont suspendu sur la Saône.

C’est la patrie des frères Bacheville.

Les armes de Trévoux sont : d’argent, à la tour de huit pans de gueules couverte en pointe, au chef d’azur à trois fleurs de lis d’or, traversées chacune d’une cotice de gueules. On les trouve encore : d’argent, à une tour de gueules, ouverte, ajourée et maçonnée de sable, au chef de France.



Sathonay. — Sathonay, commune de 3,958 habitants, située à 19 kilomètres au sud-est de Trévoux et à 7 kilomètres au nord de Lyon, sur le chemin de fer de Lyon à Bourg, tire sa seule importance de la proximité du camp qui porte son nom et qui peut réunir de 6,000 à 8,000 hommes.



Montluel. — Montluel (Mons Lupellus), station du chemin de fer de Lyon à Genève, à 28 kilomètres au sud-est de Trévoux, chef-lieu de canton, comptant 2,829 habitants, est situé dans une contrée agréable, à trois kilomètres de la rive droite du Rhône et au pied de coteaux plantés de vignes ; la petite rivière de Seraine l’arrose et s’y divise en plusieurs bras, faisant mouvoir soit des moulins à farine, soit des battoirs à chanvre. Elle possède des fabriques de couvertures, des manufactures de draps pour l’armée, de toile d’emballage et des filatures de fil à coudre ; elle fait un commerce considérable de grains, de colza, de chanvre, de fil, de draps, et des vins que l’on récolte sur son territoire. À La Saulsaie (à 9 kilomètres), il y une école pratique d’agriculture. Son ancien château, qui datait du XIe siècle, est aujourd’hui remplacé par un nouveau. Les torrents qui descendent des coteaux voisins, et principalement de celui de la Cottière, au pied duquel est la ville, et les débordements du Rhône y causent quelquefois de grands ravages. C’est au château de Montluel que l’empereur Sigismond érigea la Savoie en duché en faveur d’Amé VIII, en 1416. La seigneurie de Montluel, après avoir été réunie au Dauphiné, et depuis à la couronne par la donation de Humbert II, fut remise et cédée, après la conquête de la Bresse sous Henri IV, à Henri de Bourbon, prince de Condé, avec la baronnie de Gex, en échange de la terre de Château-Chinon.

Les armes de Montluel sont : d’or, à six fasces diminuées de sable, à un lion de gueules armé, lampassé et couronné d’argent sur le tout.



Meximieux. — Meximieux, station du chemin de fer de Lyon à Genève, est une ville de 2,363 habitants, située à 32 kilomètres à l’est de Trévoux, dans une position agréable et saine, sur le penchant d’une colline, non loin de la rive droite de l’Ain ; c’est aujourd’hui un chef-lieu de canton.

C’était autrefois une des baronnies de la Bresse. De son ancien château, qui couronne l’éminence au pied de laquelle elle est assise, on a une vue magnifique sur les environs.

Le commerce de cette ville est assez important ; elle a un des deux petits séminaires diocésains.



Thoissey. — Thoissey (Thogissium) est une petite