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VI
LA FRANCE ILLUSTRÉE

Orographie. Montagnes, plaines, plateaux. — Les montagnes et les hauteurs de second ordre, qui couvrent le sol de la France, appartiennent à quatre systèmes distincts : 1° le système hespérique ou pyrénéen ; 2° le système cévenno-vosgien ; que l’on appelle quelquefois le système francique ; Nous allons rapidement passer en revue chacun d’eux, en faisant connaître leurs principales ramifications.

1° Le système hespérique comprend toutes les hauteurs qui couvrent l’espace compris entre la ligne de faîte des Pyrénées, au sud ; le cours de l’Aude et celui de la Garonne, au nord : il forme le versant septentrional ou français des Pyrénées.

La chaîne principale des Pyrénées court de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud-est, de la pointe du Figuier au cap Creus, sur une longueur de 450 kilomètres. Elle se divise en trois sections : les Pyrénées occidentales, du col de Goritty au mont Cylindre ; les Pyrénées centrales, du mont Cylindre au pic de Carlitte ; les Pyrénées orientales, du pic de Carlitte au cap Creus. La hauteur moyenne de la chaîne est de 2,000 mètres ; nous remarquerons que le versant septentrional ou français qui nous occupe est moins abrupt que le versant méridional ou espagnol. Il semble que ce soit la loi générale de toutes les chaînes de montagnes dont la direction est parallèle à l’équateur. De plus, les géants pyrénéens ne sont pas sur la ligne de faîte même, mais bien sur des contreforts et des massifs espagnols et français qui s’y rattachent ; c’est ainsi que nous citerons : sur le versant espagnol, la Maladetta ou pic de Néthou, le plus haut sommet des Pyrénées, qui a 3,404 mètres ; le pic Posets, 3,367 ; le mont Perdu, 2,352 ; le cylindre du Marboré, 3,327 ; le Puygmal, 2,909 mètres ; et, sur le versant français, le pic du Midi d’Ossau, 2,887 mètres ; le pic Long, 3,194 ; le pic du Midi de Bagnères, 2,877 ; le pic du Midi de Bigorre, 2,887, et le massif du Canigou, 2,295 mètres.

Les sommets principaux et les cols ou ports (passages) qui appartiennent à cette importante chaîne de montagnes sont, en allant de l’ouest à l’est : 1° dans les Pyrénées occidentales : le mont Mendaur, 1,130 mètres ; le col des Aldudes, 947 ; le pic de Lindux, 1,207 ; le col de Roncevaux, 1, 100 ; le pic d’Orhy, 2,017 ; le pic d’Anie, 2,504 ; le port de Somport, 1,640 ; le pic Arriel, 2,823 ; le pic de Balaïtous ou plutôt de Bat-Laëtouse, 3,175 ; le Vignemale, 3,298 ; la brèche de Roland, 2,084 ; et le cylindre de Marboré, 3,327 ; 2° dans les Pyrénées centrales : le pic de Troumouse, 3,086 ; le Portillon d’Oo, 3,044 ; le port de Vénasque, 2,117 ; le pic de la Mine, 2,707 ; le port de Viella, 2,450 ; le pic de Maubermé, 2,880 ; le pic de Montvallier, 2,833 ; le port de Salau, où il a été question de faire passer le chemin de fer de Toulouse à Saragosse, 2,052 mètres ; le mont Rouch, 2,865 ; le pic de Montcalm, 3,080 ; le pic de Médécourbe, 2,849 ; le pic de Serrière, 2,911 ; le pic de Siguer, 2,931 ; le pic de Pedrous, 2,880, et le pic de Ginevra ; 3° dans les Pyrénées orientales : le pic de Carlitte, 2,928 ; le pic de Porteille, 2,600 ; le col de Puycerda, 1,748 ; le pic du Géant, 2,881 ; le pic de Costabone, 2,684 ; le pic des Salines, 1,320 ; le col du Perthus, 290. L’extrémité la plus orientale de la chaîne prend le nom de monts Albères ; ces derniers, aux sommets arrondis, couverts de pâturages et de bois, ont de 600 à 800 mètres d’altitude.

De cette chaîne principale partent des rameaux et des chaînons qui forment des contreforts généralement perpendiculaires à la direction principale, et qui donnent naissance à des vallées transversales. Nous allons successivement énumérer les principaux, en allant de l’est à l’ouest. Entre le Tech et la Têt se détache un chaînon qui se joint au massif du Canigou. Entre la Têt et l’Aude courent les Corbières orientales, dont les pics principaux sont les montagnes du Roc-Blanc, 2,543 mètres ; le pic de Bugarach, 1,231 mètres, et celui de Mousset, 2,408 mètres ; ce rameau vient expirer dans la plaine de Narbonne.

Du même pic de Carlitte se détachent les Corbières occidentales, qui courent entre l’Aude et l’Ariège ; elles font partie de la grande ligne de faîte ou de partage des eaux de l’Europe, qui vient au col de Naurouse (190 mètres) se rattacher aux Cévennes. Les principaux sommets sont : la crête de Pailhères, 2,000 mètres, et le pic de Tabe, d’Appi ou de Saint-Barthélemy, qui atteint 2,349 mètres. Entre l’Ariège et le Salat, le Salat et la Garonne, courent des rameaux de peu d’étendue, dont les points principaux sont : la montagne de Crabère, qui a 2,638 mètres d’altitude, et le pic de Ger, 1,826 mètres, situé au fond de la vallée de Melles.

Les contreforts qui se détachent de la chaîne principale, depuis la source de la Garonne jusqu’à la vallée d’Aure, entre la Garonne et la Neste, sont plus importants. On y remarque : le port de Vénasque, 2,216 mètres, et l’hôpital de Bagnères,