dépend de la 7e région de l’armée territoriale. La compagnie de gendarmerie départementale dépend de la 10e légion, dont l’état-major est à Bourg, et qui comprend les deux départements de l’Ain et du Jura. Le département compte deux places fortes : Pierre-Châtel et Fort-l’Écluse. Il est compris dans l’arrondissement minéralogique de Chalon-sur-Saône, dépendant de la région du nord-est ; dans la 5e inspection des ponts et chaussées, dont le chef-lieu est à Lyon, et dans la 17e conservation forestière, dont le chef-lieu est à Mâcon.
Belley est le siège d’une direction des douanes.
On compte dans l’Ain 62 perceptions des finances ; les contributions et revenus publics atteignent 16,000,000 de francs.
HISTOIRE DU DÉPARTEMENT.
Le département de l’Ain a été formé des anciennes provinces de Bresse, du Bugey, du Valromey, du Pays de Gex et de la principauté de Dombes. Son histoire, pour être complète, devrait donc se composer de l’histoire de ces diverses contrées, qui, dans le passé, eurent souvent des destinées différentes.
Avant la conquête romaine, la majeure partie du département de l’Ain était occupée les Sébusiens (Sebusiani) et par les Ambarres (Ambarri) ; ces derniers étaient alliés et clients de l’importante peuplade des Éduens. Les noms des villes d’Ambérieu et d’Ambronay nous rappellent les anciens Ambarres, et il reste encore dans le département de nombreux vestiges de l’époque celtique ; on retrouve journellement des tombeaux, des haches de pierre qui servaient aux sacrifices des druides, des dolmens, pierres levées ou plantées, et des médailles, parmi lesquelles il en est qui rappellent le soulèvement des Gaules par Vercingétorix, et d’autres qui constateraient le passage ou le séjour d’Annibal, quand il franchit les Alpes pour porter ses armes en Italie.
Une guerre survenue entre les Séquanais et les Éduens détermina l’invasion romaine ; les Séquanais, vaincus d’abord, avaient appelé à leur secours Arioviste, chef des tribus campées sur les rives du Rhin ; les Éduens, à leur tour, sollicitaient l’appui du sénat romain, lorsqu’une armée de 368,000 Helvètes vint menacer la Gaule d’une terrible invasion. Ils n’avaient pu franchir le Rhône à Genève parce que César en avait fait rompre le pont ; ils traversèrent le défilé de l’Écluse et pénétrèrent ainsi au milieu du pays des Ambarres, qu’ils ravagèrent. César accourut et, dans une seule campagne, à la tête de cinq légions, dispersa les Helvètes, qu’il atteignit au moment où ils traversaient la Saône, et rejeta de l’autre côté du Rhin les bandes vaincues d’Arioviste. L’établissement de la domination romaine succéda, pour les Ambarres, au danger qu’ils avaient couru de subir le joug des Germains.
Outre le grand épisode national auquel est resté attaché le nom de Vercingétorix, plusieurs révoltes locales protestèrent contre les efforts de l’administration romaine pour dénationaliser les Gaules. Sous Tibère, en l’an 21, Silius, proconsul de la Germanie supérieure, eut à combattre, dans les provinces qui nous occupent, une sédition dont Sacrovir était le chef, et dans laquelle se signalèrent les gladiateurs gaulois destinés aux cirques de Rome. En 69, les Séquanais remportèrent une inutile victoire sur le général Sabinus. Les résultats de ces mouvements avortés étaient de fréquents remaniements dans la division territoriale des provinces domptées ; c’est ainsi que le pays occupé par les Ambarres fit tour à tour partie de la Germanie supérieure sous Auguste, de la grande Séquanaise sous Constantin, et plus tard de la première Lyonnaise. Quoique les Romains n’aient point laissé, de leur passage dans le département de l’Ain, des traces aussi monumentales que dans certaines autres contrées de la France, leur civilisation n’y est point restée sans influence sur l’adoucissement des mœurs, sur l’amélioration des voies de communication et sur l’embellissement des villes et bourgs existant à cette époque ; des ruines de temples, d’autels votifs, d’aqueducs, des égouts, des bains témoignent encore de cette initiation à l’art antique, qui fut comme la mission providentielle de la conquête romaine.
On prétend que le Valromey (vallis Romana) doit son nom au choix qui fut fait de cette petite enclave du pays des Ambarres pour lieu d’exil assigné aux citoyens romains bannis de l’Italie.
Cependant ce n’était pas un éternel adieu qu’avaient dit les Germains au doux climat et aux fertiles campagnes de l’Occident. Leurs hordes semblaient renaître plus innombrables et plus ardentes sous le tranchant des épées romaines ; le IVe siècle vit successivement s’engouffrer dans les Gaules Suèves, Alains, Vandales et les Huns d’Attila. Tous ceux-là, cependant, comme emportés par l’impé-