son esprit, c’est vrai, mais non son caractère. Il ne peut pas être votre fils ; il sera le mien ; cela vaudra mieux que d’être le jouet de votre enfant malade, si doux, si aimable que paraisse être cet enfant. Moi aussi je l’instruirai."
– Puisqu’il n’est pas le père de Rémi ! s’écria Arthur.
– Il n’est pas son père, cela est vrai, mais il est son maître ; et Rémi lui appartient, puisque ses parents le lui ont loué. Il faut que pour le moment Rémi lui obéisse.
– Je ne veux pas que Rémi parte.
– Il faut cependant qu’il suive son maître ; mais j’espère que ce ne sera pas pour longtemps. Nous écrirons à ses parents, et je m’entendrai avec eux.
– Oh ! non ! m’écriai-je.
– Comment, non ?
– Oh ! non, je vous en prie !
– Il n’y a cependant que ce moyen, mon enfant.
– Je vous en prie, n’est-ce pas ?
Il est à peu près certain que si madame Milligan n’avait pas parlé de mes parents, j’aurais donné à nos adieux beaucoup plus que les dix minutes qui m’avaient été accordées par mon maître.
– C’est à Chavanon, n’est-ce pas ? continua madame Milligan.
Sans lui répondre, je m’approchai d’Arthur et le prenant dans mes bras, je l’embrassai à plusieurs reprises, mettant dans ces baisers toute l’amitié que je ressentais pour lui. Puis, m’arrachant à sa faible