– Ah ! mon Dieu ! s’écria mère Barberin en posant vivement sa poêle à terre, c’est toi, Jérôme ?
Puis me prenant par le bras elle me poussa vers l’homme qui s’était arrêté sur le seuil.
— C’est ton père.
II
UN PÈRE NOURRICIER
Je m’étais approché pour l’embrasser à mon tour, mais du bout de son bâton il m’arrêta :
— Qu’est-ce que c’est que celui-là ? Tu m’avais dit…
— Eh bien oui, mais… ce n’était pas vrai, parce que…
— Ah ! pas vrai, pas vrai.
— Il fit quelques pas vers moi son bâton levé et instinctivement je reculai.
Qu’avais-je fait ? De quoi étais-je coupable ? Pourquoi cet accueil lorsque j’allais à lui pour l’embrasser ?
Je n’eus pas le temps d’examiner ces diverses questions qui se pressaient dans mon esprit troublé.
— Je vois que vous faisiez mardi gras, dit-il, ça se trouve bien, car j’ai une solide faim. Qu’est-ce que tu as pour souper ?
— Je faisais des crêpes.
— Je vois bien ; mais ce n’est pas des crêpes que tu