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Je me tournai vers lui.

– Joli-Cœur est froid !

Vitalis se pencha près de moi :

– Hélas ! dit-il, il est mort. Cela devait arriver. Vois-tu, Rémi, j’ai été coupable de t’enlever à madame Milligan. Je suis puni. Zerbino, Dolce. Aujourd’hui Joli-Cœur. Ce n’est pas la fin.


X

LES CARRIÈRES DE GENTILLY

[Before they reach Paris, Vitalis makes known to Remi his plans. They must separate; he is to give lessons on the violin, etc., while the boy is to be placed under a master. This is Garofoli, an Italian, who takes young boys under his care, sending them out into the street, whence they must bring back a certain sum, only to be severely punished if this sum is not forthcoming. Vitalis enters at one time just as the boys are receiving their punishment. This sight determines him to change his plans and to take Remi away. Without a cent in his pocket, Vitalis decides to walk to Gentilly, where he expects to find a place to sleep.]

– Où allons-nous ?

– À Gentilly, tâcher de trouver une carrière où j’ai couché autrefois. Es-tu fatigué ?

– Je me suis reposé chez Garofoli.

– Le malheur est que je ne me suis pas reposé, moi, et que je n’en peux plus. Enfin, il faut aller. En avant, mes enfants !

C’était son mot de bonne humeur pour les chiens et pour moi ; mais ce soir-là il le dit tristement.