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applaudir de toutes ses forces. Je l’avais déjà remarquée, car ce n’était point une paysanne, comme celles qui composaient le public : c’était une vraie dame, jeune, belle, et qu’à son manteau de fourrure, j’avais jugée être la plus riche du village ; elle avait près d’elle un enfant qui, lui aussi, avait beaucoup applaudi Capi ; son fils sans doute, car il avait une grande ressemblance avec elle.

Après la première romance, Capi avait recommencé sa quête, et j’avais vu avec surprise que la belle dame n’avait rien mis dans la sébile.

Quand mon maître eut achevé l’air de Richard, elle me fit un signe de main, et je m’approchai d’elle.

– Je voudrais parler à votre maître, me dit-elle. Cela m’étonna un peu que cette belle dame voulût parler à mon maître. Elle aurait mieux fait, selon moi, de mettre son offrande dans la sébile ; cependant j’allai transmettre ce désir ainsi exprimé à Vitalis, et pendant ce temps Capi revint près de nous.

La seconde quête avait été encore moins productive que la première.

– Que me veut cette dame ? demanda Vitalis.

– Vous parler.

– Je n’ai rien à lui dire.

– Elle n’a rien donné à Capi ; elle veut peut-être lui donner maintenant.

– Alors, c’est à Capi d’aller à elle et non à moi.

Cependant il se décida, en prenant Capi avec lui.

Je les suivis.

Pendant ce temps un domestique portant une lan-