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SANS FAMILLE





DEUXIÈME PARTIE


I


EN AVANT


En avant !

Le monde était ouvert devant moi, et je pouvais tourner mes pas du côté du nord ou du sud, de l’ouest ou de l’est, selon mon caprice.

Bien que n’étant qu’un enfant, j’étais mon maître.

Hélas ! c’était là ce qu’il y avait de triste dans ma position.

Il y a bien des enfants, n’est-ce pas, qui se disent tout bas : « Ah ! si je pouvais faire ce qui me plaît ; si j’étais libre ; si j’étais mon maître ! » et qui aspirent avec impatience au jour bienheureux où ils auront cette liberté… de faire des sottises.

Moi je me disais : « Ah ! si j’avais quelqu’un pour me conseiller, pour me diriger. »