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SANS FAMILLE


XXIII


EN FAMILLE.


Les années se sont écoulées, — nombreuses, mais courtes, car elles n’ont été remplies que de belles et douces journées.

J’habite en ce moment l’Angleterre, Milligan-Park, le manoir de mes pères.

L’enfant sans famille, sans soutien, abandonné et perdu dans la vie, ballotté au caprice du hasard, sans phare pour le guider au milieu de la vaste mer où il se débat, sans port de refuge pour le recevoir, a non-seulement une mère, un frère qu’il aime, et dont il est aimé, mais encore il a des ancêtres qui lui ont laissé un nom honoré dans son pays et une belle fortune.

Le petit misérable, qui enfant a passé tant de nuits dans les granges, dans les étables, ou au coin d’un bois à la belle étoile, est maintenant l’héritier d’un vieux château historique que visitent les curieux, et que recommandent les guides.

C’est à une vingtaine de lieues à l’ouest de l’endroit