— Tu ne veux pas que j’aille à Dreuzy ?
Pour nous comprendre, c’était généralement par interrogations que je procédais, et elle répondait par un signe négatif ou affirmatif.
Elle me dit qu’elle voulait que je vienne à Dreuzy ; mais, étendant la main dans trois directions différentes, elle me fit comprendre que je devais, avant, aller voir ses deux frères et sa sœur.
— Tu veux que j’aille avant à Varses, à Esnandes et à Saint-Quentin ?
Elle sourit, heureuse d’avoir été comprise.
— Pourquoi ? Moi je voudrais te voir la première.
Alors de ses mains, de ses lèvres et surtout de ses yeux parlants elle me fit comprendre pourquoi elle me faisait cette demande ; je vous traduis ce qu’elle m’expliqua :
— Pour que j’aie des nouvelles d’Étiennette, d’Alexis et de Benjamin, il faut que tu commences par les voir : tu viendras alors à Dreuzy et tu me répéteras ce que tu as vu, ce qu’ils t’ont dit.
Chère Lise !
Ils devaient partir à huit heures du matin, et la tante Catherine avait demandé un grand fiacre pour les conduire tous d’abord à la prison embrasser le père, puis ensuite chacun avec leur paquet au chemin de fer où ils devaient s’embarquer.
À sept heures, Étiennette à son tour m’emmena dans le jardin.
— Nous allons nous séparer, dit-elle ; je voudrais te laisser un souvenir, prends cela ; c’est une ménagère ; tu trouveras là dedans du fil, des aiguilles, et aussi