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SANS FAMILLE


XX


JARDINIER


On devait enterrer mon maître le lendemain, et le père m’avait promis de me conduire à l’enterrement.

Mais le lendemain je ne pus me lever, car je fus pris dans la nuit d’une grande fièvre qui débuta par un frisson suivi d’une bouffée de chaleur ; il me semblait que j’avais le feu dans la poitrine et que j’étais malade comme Joli-Cœur, après sa nuit passée sur l’arbre, dans la neige.

En réalité, j’avais une violente inflammation, c’est-à-dire une fluxion de poitrine causée par le refroidissement que j’avais éprouvé dans la nuit où mon pauvre maître avait péri.

Ce fut cette fluxion de poitrine qui me mit à même d’apprécier la bonté de la famille Acquin, et surtout les qualités de dévouement d’Étiennette.

Bien que chez les pauvres gens on soit ordinairement peu disposé à appeler les médecins, je fus pris d’une façon si violente et si effrayante, qu’on fit pour