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SANS FAMILLE

sage des chiens et nos piétinements avaient brouillé les empreintes, mais pas assez cependant pour qu’on ne pût pas reconnaître les pieds du singe.

Il n’était donc pas sorti.

Nous rentrâmes dans la cabane pour voir s’il ne s’était pas blotti dans quelque fagot.

Notre recherche dura longtemps ; dix fois nous passâmes à la même place, dans les mêmes coins ; je montai sur les épaules de Vitalis pour explorer les branches qui formaient notre toit ; tout fut inutile.

De temps en temps nous nous arrêtions pour l’appeler ; rien, toujours rien.

Vitalis paraissait exaspéré, tandis que moi j’étais sincèrement désolé.

Pauvre Joli-Cœur !

Comme je demandais à mon maître s’il pensait que les loups avaient pu aussi l’emporter :

— Non, me dit-il, les loups n’auraient pas osé entrer dans la cabane ; je crois qu’ils auront sauté sur Zerbino et sur Dolce qui étaient sortis, mais ils n’ont pas pénétré ici ; il est probable que Joli-Cœur épouvanté se sera caché quelque part pendant que nous étions dehors ; et c’est là ce qui m’inquiète pour lui, car par ce temps abominable il va gagner froid et pour lui le froid serait mortel.

— Alors cherchons encore.

Et de nouveau nous recommençâmes nos recherches ; mais elles ne furent pas plus heureuses que la première fois.

— Il faut attendre le jour, dit Vitalis.

— Quand viendra-t-il ?