il finir ? Quand Vitalis était là, c’était bien, il répondait à l’agent. Mais j’étais seul, et je l’avoue je ne savais comment je répondrais si l’agent m’interpellait.
La figure de l’agent n’était pas faite pour me donner bonne espérance ; elle était vraiment furieuse, exaspérée par la colère.
Il allait de long en large devant mes cordes et quand il passait près de moi, il avait une façon de me regarder par-dessus son épaule qui me faisait craindre une mauvaise fin.
Joli-Cœur, qui ne comprenait pas la gravité de la situation, s’amusait de l’attitude de l’agent. Il se promenait, lui aussi, le long de ma corde, mais en dedans, tandis que l’agent se promenait en dehors, et en passant devant moi, il me regardait par-dessus son épaule avec une mine si drôle, que les rires du public redoublaient.
Ne voulant point pousser à bout l’exaspération de l’agent, j’appelai Joli-Cœur, mais celui-ci n’était point en disposition d’obéissance, ce jeu l’amusait, et il refusa de m’obéir, continuant sa promenade en courant, et m’échappant lorsque je voulais le prendre.
Je ne sais comment cela se fit, mais l’agent que la colère aveuglait sans doute, s’imagina que j’excitais le singe, et vivement, il enjamba la corde.
En deux enjambées il fut sur moi, et je me sentis à moitié renversé par un soufflet.
Quand je me remis sur mes jambes et rouvris les yeux, Vitalis, survenu je ne sais comment, était placé entre moi et l’agent qu’il tenait par le poignet.