VIII
Elle n’eut pas à marcher longtemps sans apercevoir devant elle une masse noire confuse qui profilait d’un côté ses toits, ses cheminées et son clocher sur la blancheur du ciel, tandis que de l’autre tout restait noyé dans l’ombre.
En arrivant aux premières maisons, instinctivement elle étouffa le bruit de ses pas, mais c’était une précaution inutile ; à l’exception des chats, qui flânaient sur la route, tout dormait et son passage n’éveilla que quelques chiens qui aboyaient derrière les portes closes ; il semblait que ce fût un village de morts.
Quand elle l’eut traversé elle se calma et ralentit sa course, car maintenant qu’elle se trouvait assez éloignée du champ volé pour qu’on ne pût pas l’accuser d’avoir fait partie des voleurs. Elle sentait qu’elle ne pourrait pas continuer toujours