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EN FAMILLE.

se leva pour tâcher de se calmer un peu, au moins à la surface, en arrêtant ses larmes et ses spasmes de désespoir.

Et par le clos qui s’emplissait d’ombres elle allait sans savoir où, droit devant elle ou tournant sur elle-même, ne contenant ses sanglots que pour les laisser éclater plus violents.

Comme elle passait ainsi devant le wagon pour la dixième fois peut-être, le marchand de sucre qui l’avait observée sortit de chez lui, deux bâtons de guimauve à la main et s’approchant d’elle :

« Tu as du chagrin ma fille, dit-il d’une voix apitoyée.

— Oh ! monsieur.

— Eh bien, tiens, prends ça — il tendit ses bâtons de sucre, — les douceurs c’est bon pour la peine. »