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EN FAMILLE.

— Malheureusement ! »

C’était la première parole de doute que M. Vulfran prononçait.

Il s’établit un silence, et sur la physionomie de M. Vulfran qui s’assombrissait, il fut facile de voir par quels sentiments il passait : la surprise, l’inquiétude.

« Alors on n’a plus de nouvelles d’Edmond depuis le mois de novembre ? dit-il.

— On n’en a plus.

— Mais quelles nouvelles a-t-on eues à cette époque ? quel caractère de certitude, d’authenticité présentent-elles ?

— Nous avons des pièces officielles, visées par le consul de France à Serajevo.

— Mais parlez donc, rapportez ces nouvelles mêmes.

— En novembre, M. Edmond est arrivé à Serajevo comme… photographe.

— Allons donc ; vous voulez dire avec des appareils de photographie ?

— Avec une voiture de photographe ambulant, dans laquelle il voyageait en famille, accompagné de sa femme et de sa fille. Pendant quelques jours il a fait des portraits sur une place de la ville… »

Il chercha dans les papiers qu’il avait dépliés sur un coin du bureau de M. Vulfran.

« Puisque vous avez des pièces, lisez-les, dit M. Vulfran, ce sera plus vite fait.

— Je vais vous les lire ; je vous disais qu’il avait travaillé comme photographe sur une place publique, la place Philip-