Il sortit avec eux, et bien qu’ils parussent pressés de rentrer dans leurs bureaux pour se communiquer leurs impressions et sans doute voir ce qu’ils avaient à faire contre l’intruse d’un signe auquel ils obéirent, — ce qui était déjà un triomphe, — il les emmena sous sa vérandah d’où le bruit des voix contenues ne pouvait pas arriver jusqu’au bureau de M. Vulfran.
« Vous avez été étonnés de voir cette… petite installée dans le bureau du patron », dit-il.
Ils ne crurent pas devoir répondre, ne pouvant pas plus reconnaître leur étonnement que le nier.
« Je l’ai bien vu, dit-il en appuyant ; si vous n’étiez pas arrivés en retard ce matin, j’aurais pu vous prévenir pour que vous vous tinssiez mieux. »
Ainsi il leur donnait une double leçon : — la première, en constatant qu’ils étaient en retard ; la seconde, en leur disant, lui qui n’avait passé ni par l’École polytechnique, ni par les collèges, que leur tenue avait manqué de correction. Peut-être la leçon était-elle un peu grossière, mais son éducation l’autorisait à n’en pas chercher une plus fine. D’ailleurs les circonstances lui permettaient de ne pas se gêner avec eux : quoi qu’il dît ils l’écouteraient ; et il en usait.
Il continua :
« Hier M. Vulfran m’a averti qu’il installait cette petite au château, et que désormais elle travaillerait dans son cabinet.
— Mais quelle est cette petite ?
— Je vous le demande. Moi je ne sais pas ; M. Vulfran non plus, je crois bien.
— Alors ?