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EN FAMILLE.

pendant les premières années de sa mission. Par malheur pour la propagation de notre foi dans le Hind l’influence de la caste est toute-puissante, de sorte que qui perd sa foi perd sa caste, c’est-à-dire son rang, ses relations, sa vie sociale. Ce fut le cas de cette famille, qui par cela seul qu’elle se faisait chrétienne, se faisait en quelque sorte paria.

« Il vous paraîtra donc tout naturel que rejetée du monde hindou, elle se soit tournée du côté de la société européenne, si bien qu’une association d’affaires et d’amitié l’a unie à une famille française pour la fondation et l’exploitation d’une fabrique importante de mousseline sous la raison sociale Doressany (l’Hindou) et Bercher (le Français).

« Ce fut dans la maison de Mme Bercher que M. Edmond Paindavoine fit la connaissance de Mlle Marie Doressany et s’éprit d’elle ; ce qui s’explique par cette raison principale qu’elle était bien réellement la jeune fille que je viens de vous dépeindre, tous les témoignages que j’ai réunis concordent entre eux pour l’affirmer, mais je ne peux pas en parler moi-même puisque je ne l’ai pas connue et ne suis arrivé à Dakka qu’après son départ.

« Pourquoi s’éleva-t-il des empêchements au mariage qu’ils voulaient contracter ? C’est une question que je n’ai pas à traiter.

« Quoiqu’il en ait été, le mariage fut célébré, et dans notre chapelle le révérend père Leclerc donna la bénédiction nuptiale à M. Edmond Paindavoine et à Mlle Marie Doressany ; l’acte de ce mariage est inscrit à sa date sur nos registres, et il pourra vous en être délivré une copie si vous en faites la demande.