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EN FAMILLE.

la maladie de Bendit, après les avoir ouvertes on les transmettait à Fabry si elles étaient anglaises, allemandes à Mombleux.

Le matin qui suivit l’entretien entre Fabry et Mombleux qui avait ému Perrine si violemment, M. Vulfran, Théodore, Casimir et Talouel étaient occupés à ce travail de la correspondance, quand Théodore qui ouvrait les lettres étrangères, en annonçant le lieu d’où elles étaient écrites, dit :

« Une lettre de Dakka, 29 mai.

— En français ? demanda M. Vulfran.

— Non, en anglais.

— La signature ?

— Pas très lisible, quelque chose comme Feldes, Faldes, Fildes, précédé d’un mot que je ne peux pas lire ; quatre pages ; votre nom revient plusieurs fois ; à transmettre à M. Fabry n’est-ce pas ?

— Non ; me la donner. »

En même temps Théodore et Talouel regardèrent M. Vulfran, mais en voyant qu’ils avaient l’un et l’autre surpris le mouvement qui venait de leur échapper, et trahissait une même curiosité, ils prirent un air indifférent.

« Je mets la lettre sur votre table, dit Théodore.

— Non, donne-la-moi. »

Bientôt le travail prit fin, et le commis se retira en emportant la correspondance annotée ; Théodore et Talouel voulurent alors demander à M. Vulfran ses instructions sur plusieurs sujets, mais il les renvoya, et aussitôt qu’ils furent partis il sonna Perrine.

Instantanément elle arriva.