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EN FAMILLE.

cannetières, elle se dirigea vers les bureaux, se demandant ce qu’elle devait faire : entrer, attendre ?

Ce fut à ce dernier parti qu’elle s’arrêta : puisqu’elle se tenait devant la porte, on la trouverait, si on la faisait appeler.

Cette attente dura près d’une heure ; à la fin elle vit venir Talouel qui durement lui demanda ce qu’elle faisait là.

« M. Vulfran m’a dit de me présenter ce matin au bureau.

— La cour n’est pas le bureau.

— J’attends qu’on m’appelle.

— Monte. »

Elle le suivit ; arrivé sous la véranda, il alla s’asseoir à califourchon sur une chaise, et d’un signe de main appela Perrine devant lui.

« Qu’est-ce que tu as fait à Saint-Pipoy ? »

Elle dit à quoi M. Vulfran l’avait employée.

« M. Fabry avait donc ordonné des bêtises ?

— Je ne sais pas.

— Comment tu ne sais pas ; tu n’es donc pas intelligente ?

— Sans doute je ne le suis pas.

— Tu l’es parfaitement, et si tu ne réponds pas c’est parce que tu ne veux pas répondre ; n’oublie pas à qui tu parles. Qu’est-ce que je suis ici ?

— Le directeur.

— C’est-à-dire le maître, et puisque comme maître, tout me passe par les mains, je dois tout savoir ; celles qui ne m’obéissent pas, je les mets dehors, ne l’oublie pas. »

C’était bien l’homme dont les ouvrières avaient parlé dans