— C’est bien, laisse-nous. »
Sans s’adresser à Perrine, M. Vulfran fit signe au directeur de se pencher vers lui, et il lui parla à voix basse ; le directeur répondit de la même manière, mais Perrine avait l’ouïe fine, elle comprit plutôt qu’elle n’entendit que M. Vulfran demandait qui elle était, et que le directeur répondait : « Une jeune fille de douze à treize ans qui n’a pas l’air bête du tout. »
« Approche, mon enfant », dit M. Vulfran d’un ton qu’elle lui avait déjà entendu prendre pour parler à Rosalie et qui ne ressemblait en rien à celui qu’il avait avec ses employés.
Elle s’en trouva encouragée et put se raidir contre l’émotion qui la troublait.
« Comment t’appelles-tu ? demanda M. Vulfran.
— Aurélie.
— Qui sont tes parents ?
— Je les ai perdus.
— Depuis combien de temps travailles-tu chez moi ?
— Depuis trois semaines.
— D’où es-tu ?
— Je viens de Paris.
— Tu parles anglais ?
— Ma mère était Anglaise.
— Alors, tu sais l’anglais ?
— Je parle l’anglais de la conversation et le comprends, mais…
— Il n’y a pas de mais, tu le sais ou tu ne le sais pas ?
— Je ne sais pas celui des divers métiers qui emploient des mots que je ne connais pas.