le monde pourrait la voir et, par conséquent, apprendre qu’il avait besoin d’elle.
Du haut de son perron, Talouel qui la regardait venir l’appela :
« Viens ici. »
Elle monta vivement les marches du perron.
« C’est bien toi qui parles anglais ? demanda-t-il, réponds-moi sans mentir.
— Ma mère était Anglaise.
— Et le français ? Tu n’as pas d’accent.
— Mon père était Français.
— Tu parles donc les deux langues ?
— Oui, monsieur.
— Bon. Tu vas aller à Saint-Pipoy, où M. Vulfran a besoin de toi. »
En entendant ce nom, elle laissa paraître une surprise qui fâcha le directeur.
« Es-tu stupide ? »
Elle avait déjà eu le temps de se remettre et de trouver une réponse pour expliquer sa surprise.
« Je ne sais pas où est Saint-Pipoy.
— On va t’y conduire en voiture, tu ne te perdras donc pas. »
Et du haut du perron, il appela :
« Guillaume ! »
La voiture de M. Vulfran qu’elle avait vue rangée, à l’ombre, le long des bureaux, s’approcha :
« Voilà la fille, dit Talouel, vous pouvez la conduire à M. Vulfran, et promptement, n’est-ce pas. »