« Qu’est-ce que tu as, ma pauvre fille ?
— En voulant rattacher un fil j’ai glissé, je ne sais comment, ma main s’est trouvée prise, j’ai deux doigts écrasés… il me semble.
— Tu souffres beaucoup ?
— Pas trop.
— Alors pourquoi pleures-tu ?
— Parce que vous ne me bousculez pas. »
Talouel haussa les épaules.
« Tu peux marcher ? demanda M. Vulfran.
— Oh ! oui monsieur Vulfran.
— Rentre vite chez toi ; on va t’envoyer M. Ruchon. »
Et s’adressant à Talouel :
« Écrivez une fiche à M. Ruchon pour lui dire de passer tout de suite chez Françoise ; soulignez « tout de suite », ajoutez « blessure urgente. »
Il revint à Rosalie :
« Veux-tu quelqu’un pour te conduire ?
— Je vous remercie, monsieur Vulfran, j’ai une camarade.
— Va, ma fille ; dis à ta grand’mère que tu seras payée. »
C’était Perrine maintenant qui avait envie de pleurer ; mais sous le regard de Talouel elle se raidit ; ce fut seulement quand elles traversèrent les cours pour gagner la sortie qu’elle trahit son émotion :
« Il est bon M. Vulfran.
— Il le serait ben tout seul ; mais avec le Mince, il ne peut pas ; et puis il n’a pas le temps, il a d’autres affaires dans la tête.
— Enfin il a été bon pour vous. »