Page:Malot - En famille, 1893.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
EN FAMILLE.

de pain était mince, aussi disparut-elle vite ; mais peu importait, depuis le temps qu’elle était habituée à imposer silence à son appétit, elle ne s’en portait pas plus mal : il n’y a que les gens habitués à trop manger qui s’imaginent qu’on ne peut pas rester sur sa faim ; de même, il n’y a que ceux qui ont toujours eu leurs aises, pour croire qu’on ne peut pas boire à sa soif, dans le creux de sa main, au courant d’une claire rivière.