Page:Malot - En famille, 1893.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
EN FAMILLE.

— C’est loin : d’ici le Champ Guillot ?

— Non, à Charonne ; mais je parie que vous ne connaissez seulement pas Charonne ?

— Je ne suis jamais venue à Paris.

— Eh bien, c’est là. »

Il étendit le bras devant lui dans la direction du nord.

« Une fois que vous avez passé la barrière, vous tournez tout de suite à droite, et vous suivez le boulevard le long des fortifications pendant une petite demi-heure ; quand vous avez traversé le cours de Vincennes, qui est une large avenue, vous prenez sur la gauche et vous demandez ; tout le monde connaît le Champ Guillot.

— Je vous remercie ; je vais en parler à maman ; et même, si vous vouliez rester auprès de Palikare deux minutes, je lui en parlerais tout de suite.

— Je veux bien ; je vas lui demander de m’apprendre le grec.

— Empêchez-le, je vous prie, de prendre du foin. »

Perrine entra dans la voiture et répéta à sa mère, ce que le jeune clown venait de lui dire.

« S’il en est ainsi il n’y a pas à hésiter, il faut aller à Charonne ; mais trouveras-tu ton chemin ? Pense que nous serons dans Paris.

— Il paraît que c’est très facile. »

Au moment de sortir elle revint près de sa mère et se pencha vers elle :

« Il y a plusieurs voitures qui ont des bâches, on lit dessus : « Usines de Maraucourt », et au-dessous le nom : « Vulfran Paindavoine » ; sur les toiles qui couvrent les