Page:Malot - En famille, 1893.djvu/156

Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
EN FAMILLE.

cheveux blancs, au visage pâle coupé de veinules rouges sur les joues, qui se tenait immobile, la tête coiffée d’un chapeau de paille, et paraissait de grande taille bien qu’assis : M. Vulfran Paindavoine.

Rosalie s’était approchée du phaéton.

« Voici quelqu’un, dit le jeune homme qui se préparait à descendre.

— Qui est-ce ? » demanda M. Vulfran Paindavoine.

Ce fut Rosalie qui répondit à cette question :

« Moi, Rosalie.

— Dis à ta grand’mère de venir me parler. »

Rosalie courut à la maison, et revint bientôt amenant sa grand’mère qui se hâtait :

« Bien le bonjour, monsieur Vulfran.

— Bonjour, Françoise.

— Qu’est-ce que je peux pour votre service, M. Vulfran ?

— C’est de votre frère Omer qu’il s’agit. Je viens de chez lui, je n’ai trouvé que son ivrogne de femme incapable de rien comprendre.

— Omer est à Amiens ; il rentre ce soir.

— Vous lui direz que j’ai appris qu’il a loué sa salle de bal pour une réunion publique à des coquins, et que je ne veux pas que cette réunion ait lieu.

— S’il est engagé ?

— Il se dégagera, ou dès le lendemain de la réunion je le mets à la porte ; c’est une des conditions de notre location, je l’exécuterai rigoureusement : je ne veux pas de réunions de ce genre ici.