avant comme en arrière. Ce fut ainsi qu’elle arriva sur une jeune fille qui marchait lentement, écrasée par un lourd panier passé à son bras.
Enhardie par la confiance qui lui était revenue, Perrine osa lui adresser la parole.
« C’est bien le chemin de Maraucourt, n’est-ce pas ?
— Oui, tout dret.
— Oh ! tout dret, dit Perrine en souriant ; il n’est pas si dret que ça.
— S’il vous emberluque, j’y vas à Maraucourt, nous pouvons faire le k’min ensemble.
— Avec plaisir, si vous voulez que je vous aide à porter votre panier.
— C’est pas de refus, y pèse rud’ment. »
Disant cela elle le mit à terre en poussant un ouf de soulagement.
« C’est-y que vous êtes de Maraucourt ? demanda-t-elle.
— Non : et vous ?
— Bien sûr que j’en suis.
— Est-ce que vous travaillez aux usines ?
— Bien sûr, comme tout le monde donc ; je travaille aux cannetières.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Tiens, vous ne connaissez pas les cannetières, les épouloirs quoi ! d’où que vous venez donc ?
— De Paris.
— À Paris ils ne connaissent pas les cannetières, c’est drôle ; enfin, c’est des machines à préparer le fil pour les navettes.