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responsabilité qui t’incombe à toi-même, et si ce que je viens de te dire te blesse, n’aceuse que celui qui nous impose ces résolutions.

— Et où dois-je aller ?

— À Madrid, où ta présence sera utile, très-utile aux affaires de notre maison. Tu acceptes cette combinaison, Madeleine reste chez nous, et nous avons pour elle les soins d’un père et d’une mère ; tu la refuses, alors je m’occupe de trouver pour elle une maison respectable où elle vivra jusqu’au jour de son mariage.

Léon resta assez longtemps sans répondre.

— Eh bien ? demanda M. Haupois. Tu ne dis rien ?

— Je sens que votre résolution est par malheur bien arrêtée, je ne lui résisterai donc pas. J’irai à Madrid, car je ne veux pas causer à Madeleine la douleur de sortir de cette maison. Mais pour me rendre à votre volonté, je ne renonce pas à Madeleine. Loin d’elle j’interrogerai mon cœur. L’absence me dira quels sentiments j’éprouve pour elle, quelle est leur solidité et leur profondeur ; à mon retour je vous ferai connaître ces sentiments, j’interrogerai ceux de Madeleine et nous reprendrons alors cet entretien. Quand veux-tu que je parte !

— Le plus tôt sera le mieux.