de sa figure que tu parles ? de son esprit, de son cœur, de son caractère ?
— De tout.
— Quand je voyais Madeleine, elle était une bonne petite fille, intelligente.
— N’est-ce pas ?
— Douce de caractère et d’humeur facile.
— N’est-ce pas ? et pleine de cœur.
— Elle était tout cela alors, mais ce qu’elle est maintenant je n’en sais rien ; deux années changent beaucoup une jeune fille.
— Assurément, mais moi qui, depuis dix jours, vis près d’elle, je puis t’assurer que, s’il s’est fait des changements dans le caractère de Madeleine, ils sont analogues à ceux qui se sont faits dans sa personne.
— Il est vrai qu’elle a embelli et qu’elle est charmante.
— Alors que dirais-tu si je te la demandais pour ma femme ?
— Je dirais que tu es fou.
X
Lorsque pendant trente ans on a dirigé une grande maison de commerce, avec une armée d’employés ou d’ouvriers sous ses ordres, on a pris bien souvent dans cette direction des habitudes d’autorité qu’on porte