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la marée montante. Cette personne se trouvait alors sur un îlot, et c’est là ce qui explique comment elle n’avait pas senti la mer monter. Mais entre cet îlot et la terre se trouvait une large fosse qu’il fallait traverser avant qu’elle fût remplie. Ceux qui virent la situation périlleuse de ce pêcheur attardé poussèrent des cris pour lui signaler le danger qu’il courait. Aussitôt le pêcheur se dirigea vers cette fosse, mais soit qu’il se fût laissé tomber dans un trou, soit que la fosse fût déjà remplie, il disparut sans qu’il fût possible de lui porter secours.

— Mon père, mon père ! s’écria Madeleine.

— Mon enfant, il n’est nullement prouvé que cette personne fût votre père… on ne m’a pas affirmé que c’était lui. Il est vrai que le signalement qu’on m’a donné se rapportait jusqu’à un certain point à votre père ; c’est là ce qui m’a inquiété, c’est ce qui m’a fait accourir ici pour voir…

— Et vous Voyez qu’il n’est pas là ; oh ! mon Dieu !

Elle resta un moment éperdue, affolée ; puis, son regard se dégageant des larmes qui emplissaient ses yeux, elle vit devant elle son cousin qui lui tendait les bras, et elle s’abattit sur son épaule.

VII

Lorsqu’elle sortit enfin de sa longue crise nerveuse, sa première parole fut une prière adressée à son cousin :