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lier quatre à quatre, et, courant toujours, il se rendit de la rue Auber à la rue de Châteaudun.

Il était furieux en sortant de chez Cara, il entra souriant chez Madeleine.

Il resta trois heures rue Châteaudun à écouter Madeleine travailler : jamais il n’avait entendu chanter avec tant d’âme et tant de charme ; il était ravi, émerveillé, transporté.

Cependant il fallut quitter Madeleine pour retourner près de Cara.

— Quand te verrai-je ? demanda Madeleine.

— Bientôt.

— Sais-tu que tu as été cinq jours sans venir.

— Pardonne-moi, j’ai été très-occupé… et surtout très-préoccupé, très-peiné.

— Raison de plus pour venir ; si je ne t’avais pas consolé, au moins saurais essayé de te distraire.

— À bientôt.

— Quand tu pourras, quand tu voudras.

S’il s’était sauvé pour éviter une scène, il était peu disposé à en subir une à son retour.

Bien que ce fût l’heure du dîner, il ne trouva ni lumière allumée ni couvert mis dans la salle à manger ; il sonna Louise, elle ne répondit pas ; que signifiait ce silence ? Hortense serait-elle sortie pour dîner dehors, et Louise, se voyant libre, en aurait-elle profité pour aller se promener ?

S’il en était ainsi, il allait bien vite retourner chez Madeleine et dîner avec elle.

De la salle à manger il passa dans le salon, il n’y trouva personne ; dans la chambre, elle était vide. Il crut entendre un bruit dans le cabinet de toilette,