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qui n’entendait que ce qu’elle voulait bien qu’il écoutât ? Pourquoi se cacher d’un aveugle et d’un sourd ?

Mais du jour où elle avait remarqué des changements chez Léon et où elle s’était sentie menacée dans la toute-puissance de son influence, Salzondo et Otto lui-même l’avaient attendue inutilement ; ce n’était pas le moment de faire des imprudences ; peu de mois restaient à courir avant le mariage, il fallait les consacrer à la raison et à la prudence ; Pâques arriverait après ce temps de carême.

Et, comme elle voulait que ce carême fût aussi court que possible, elle veillait avec soin à ce que les délais imposés par la loi pour les sommations respectueuses fussent rigoureusement observés. Grande fût sa surprise lorsqu’elle apprit que le notaire de la Branche n’avait point notifié à M. et madame Haupois-Daguillon le troisième et dernier acte.

Que pouvait signifier un pareil retard ? Était-il le fait du notaire ou de Léon ?

Elle s’en expliqua avec celui-ci :

— Qui t’a dit que cette sommation n’avait pas été faite ? demanda Léon.

— Riolle.

— Riolle se mêle de ce qui ne le regarde pas : c’est à moi de demander la notification de cet acte, et non à d’autres.

Et tu ne l’as pas demandée ?

— Elle est inutile en ce moment ; il vaut mieux attendre l’arrêt de la cour ; si la cour infirme le jugement du tribunal qui déclare notre mariage nul, nous n’avons pas besoin de procéder à un nouveau mariage, et dès lors les actes respectueux sont inutiles ; si au contraire