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vos instructions, je dois notifier à M. votre père et à madame votre mère le troisième et dernier acte prescrit par l’article 152 du sode ; avant de procéder à cet acte, j’ai cru devoir vous demander si vos intentions n’avaient pas changé. De tous les actes de notre ministère, celui-là est peut-être le plus grave, et c’est chose tellement sérieuse qu’un mariage contracté en opposition avec la volonté de nos parents, que je croirais manquer aux devoirs de ma profession si, avant d’instrumenter, je ne provoquais une nouvelle et dernière affirmation de votre volonté calme et réfléchie. Il ne m’appartient pas de vous conseiller, je sortirais de mon rôle, puisque je ne suis pas votre conseil, mais je dois vous avertir, et c’est ce que je fais en vous demandant de ne me répondre qu’après vous être recueilli.

Léon se leva, mais le notaire le pria d’un geste de lui prêter encore quelques instants d’attention :

— En tout état de cause, dit-il, je vous aurais fait entendre ces observations, qui pour moi, je vous le répète, sont affaire de conscience ; mais je dois vous dire, pour ne rien vous cacher, que j’ai reçu une visité qui enlève à mon intervention tout caractère de spontanéité, celle d’un de vos anciens amis, d’un ami de votre famille, M. Byasson. Il m’a apporté des documents dont il m’a, jusqu’à un certain point, obligé à prendre connaissance, lesquels documents portent contre la personne que vous vous proposez d’épouser, des accusations de la plus haute gravité. M. Byasson voulait que je m’en chargeasse pour vous les communiquer. Je n’ai pas cru pouvoir accepter cette mission ; mais j’ai pris l’engagement de vous avertir et en tous