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— J’ai du nouveau à vous annoncer, dit-il à ses amis, en leur serrant la main joyeusement.

— Nous aussi, dit M. Haupois, nous avons reçu une bonne nouvelle, et j’allais aller chez vous tout à l’heure pour vous la communiquer. L’homme que nous avons chargé de surveiller Cara est venu nous apprendre hier soirqu’il avait la certitude que Léon était trompé. Il paraît que cette coquine n’a pu jouer son rôle plus longtemps. Après s’être imposé la sagesse pour arriver à ses fins, elle a trouvé que le carême était trop long, et elle est retournée à son carnaval. Elle va une fois par semaine chez Salzondo, et ce n’est pas probablement pour friser les perruques de celui-ci. De plus, elle s’est engouée d’un caprice pour Otto, le gymnaste du Cirque, et elle a si pleine confiance dans la solidité du bandeau qu’elle a mis sur les yeux de Léon que c’est à peine si elle prend des précautions pour lui cacher cette double intrigue.

— De qui est cette réflexion, demanda Byasson, de vous ou de votre homme ?

— De notre homme. Celui-ci n’a pas encore entre les mains des preuves matérielles de ce qu’il a découvert, mais il espère les avoir bientôt, et alors nous serons sauvés. Lorsque Léon aura ces preuves sous les yeux, lorsqu’il aura vu, ce qui s’appelle vu, de ses propres yeux vu, il connaîtra cette femme et comprendra comment il a été abusé, entraîné, comment on le trompe, l’on se moque de lui et il n’hésitera pas à se réunir à nous pour demander à la cour la confirmation du jugement qui déclare nul son prétendu mariage ; de même il se réunira à nous encore pour poursuivre à Rome l’annulation du mariage religieux. Vous Voyez bien que