nous n’avons pas oune minoute. Vous comprénez, pas oune minoute. Désolation ; zé souis zargé dé vous lé dire dé la part dé la signora, ma demain elle vous récévra avec satisfaction, roue Châteaudun noumero quarante-huit, si vous lé voulez bien. Escousez, ze souis obligé dé vous qouitter ; vous savez lé jour d’oun débout, pas oune minoute à soi.
C’était-là assurément le vieux sapajou nommé Sciazziga dont on avait parlé à Byasson, l’entrepreneur de Madeleine.
Il s’éloigna rapidement, courant, soufflant ; s’il avait débouté lui-même, il n’aurait certes pas été plus affairé, plus ému ; mais, en réalité, n’était-ce pas pour lui que Madeleine débutait ?
II
Le lendemain matin, après avoir lu trois ou quatre journaux qui tous étaient unanimes pour constater le grand, l’éclatant succès obtenu la veille à l’Opéra par mademoiselle Harol dans le rôle d’Ophélie, Byasson se rendit rue Royale pour voir M. et madame Haupois-Daguillon.
Dans ses vêtements de deuil, madame Haupois-Daguillon était déjà au travail penchée sur ses livres, et M. Haupois, qui venait d’arriver, parcourait les journaux du matin.