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TROSIÈME PARTIE


I

Le théâtre de l’Opéra annonçait Hamlet, pour les débuts de mademoiselle Harol, dans le rôle d’Ophélie.

C’était la première fois que Paris entendait ce nom, qui, disaient les journaux de théâtres, était celui d’une jeune chanteuse, Française d’origine, mais dont la réputation s’était faite en Italie à la Scala, à la Fenice, à la Pergola. Quelques articles avaient parlé des succès qu’elle avait obtenus sur ces scènes, mais Paris a autre chose à faire que de s’occuper de ce qui se passe à l’étranger, et toute réputation qu’il n’a pas consacrée, il s’imagine qu’il a ce droit, n’existe pas pour lui.

Faite simplement, modestement et sans réclames tapageuses, l’annonce de ce début n’avait pas produit une bien vive curiosité dans le public : aussi, lorsque le rideau se leva, la salle n’était-elle pas celle d’une représensation extraordinaire ; trois ou quatre critiques tout au plus avaient daigné se déranger, parce qu’on leur avait fait un service et surtout parce qu’ils n’avaient pas à employer mieux leur soiréeailleurs ; il y avait des trous dans les loges et plus d’un fauteurl d’orchestre était vide.