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qu’il y a des familles, et elles sont nombreuses qui, même sans pratiquer la dévotion, considèrent le mariage religieux comme un vrai mariage ; enfin tu oublies encore qu’il n’y a pas beaucoup de jeunes filles qui consentiraient à prendre un mari qui ne pourrait pas faire consacrer leur mariage par l’Église ; tu vois donc que ce mariage religieux signifie quelque chose au contraire, et même qu’il signifie beaucoup. En tout cas, ce que tu m’as dit me suffit, et je t’en remercie.

— Veux-tu me payer mes honoraires ?

— C’est selon.

— Avec une réponse.

— Oh ! alors volontiers.

— À quand ce mariage ?

— La date n’est pas fixée, mais ce sera peut-être pour bientôt ; au revoir, cher ami, et encore une fois merci.

— Oh ! Cara, devais-tu finir ainsi : Lugete veneres cupidinesque.

— Cela veut dire ?

De profundis.

XXIV

Lorsque Cara revint chez elle, elle trouva Léon qui l’attendait avec une impatience au moins égale à celle qu’elle avait eue elle-même la veille :

— Enfin, te voilà ? D’où viens-tu ? Qu’as-tu fait ?