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réponds plutôt à ma question, que je précise : le mariage religieux de deux Français célébré à l’étranger dans les conditions dont nous parlons est-il nul comme le mariage civil ?

— Je n’ai pas dans les affaires religieuses la même compétence que dans les affaires civiles ; je ne puis donc te répondre que des à-peu-près : un mariage célébré religieusement, selon les lois de l’Église, est valable aux yeux de l’Église, et n’est attaquable pour elle que si une des prescriptions qu’elle exige n’a pas été observée.

— Je te propose un exemple : je me marie à l’étranger avec Léon devant un prêtre catholique en observant toutes les règles du mariage catholique, et je reviens ensuite en France, suis-je mariée ?

— Non, pour la loi.

— Mais, pour l’Église ?

— Oui sans doute.

— C’est-à-dire, n’est-ce pas, que je ne puis pas me marier à l’église une seconde fois et que mon mari ne peut pas se marier non plus ?

— À la mairie vous pouvez vous marier l’un et l’autre, à l’église vous ne pouvez vous marier ni l’un ni l’autre avant que votre premier mariage soit dissous soit par la mort naturelle de l’un de vous, soit par l’autorité ecclésiastique au cas où les formalités exigées n’auraient pas été toutes observées.

— C’est bien ce que je pensais, je te remercie.

— Il n’y a pas de quoi, ma pauvre fille, car un pareil mariage ne signifie rien.

— Tu raisonnes comme un simple avocat, que tu es, et, ce qui est pire, comme un incrédule ; mais tu oublies