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comme en ont les compagnies d’assurances, et je n’ai pas cette table ; en réalité votre question se résume à ceci : combien l’un ou l’autre de M. ou de madame Haupois-Daguillon ont-ils encore de temps à vivre ; et franchement je n’en sais rien ; vous êtes mieux que moi renseigné à ce sujet ; ont-ils des infirmités, suivent-ils un bon régime, le cœur est-il solide, les poumons fonctionnent-ils bien ? Je ne sais pas ; il y aurait vraiment loyauté à vous de me renseigner. Vivront-ils longtemps encore ? Mourront-ils bientôt ? Faites-moi une offre raisonnable ; nous discuterons, et j’espère que nous nous entendrons, si, comme j’ai tout lieu de le supposer, vous êtes un homme pratique.

Byasson avait cru que sur le terrain commercial il aurait meilleur marché de Cara, il vit qu’il s’était trompé, et il resta un moment sans répondre.

— Alors, vous ne voulez pas jouer cartes sur table ? dit-elle, en continuant ; je croyais que vous me l’aviez proposé, mettons que je me suis trompée. C’est donc à moi de faire mon compte. Je vais essayer. Quand j’ai connu votre ami, j’avais un mobilier qui valait plus de 600, 000 fr. Votre ami s’étant trouvé dans une mauvaise situation, j’ai dû pour lui venir en aide, vendre ce mobilier. Vous savez ce qu’est une vente forcée. De ce qui valait 600, 000 fr., j’ai tiré 300, 000 fr. environ. C’est donc 300, 000 fr. que votre ami me doit de ce chef. De plus je lui ai prêté 100, 000 fr. De plus encore, j’ai fait pour son compte diverses dépenses, dont je puis fournir état, s’élevant à environ 100, 000 fr. Cela nous donne un total de 500, 000 francs dont je suis créancière et sur lesquels il n’y a pas un sou à diminuer. Maintenant, à ces 500, 000 francs il faut ajouter ce qui