Page:Malot - Cara, 1878.djvu/280

Cette page n’a pas encore été corrigée

rêta pour lui dire que M. Léon Haupois était en voyage ; quelques jours après on lui fit la même réponse.

C’était évidemment un parti pris ; le mieux dans des conditions était donc de ne pas brusquer les choses ; il était plus sage d’attendre, de veiller et de saisir une occasion favorable quand elle se présenterait ; ce qui devait arriver un jour ou l’autre.

Cara eut alors toute liberté de pratiquer sur Léon le système de l’absorption, à petites doses, lentement, savamment, et chaque jour elle se rendit plus chère, surtout plus indispensable.

Vivant sous le même toit, ils ne se quittèrent plus, et, peu à peu, ils en vinrent à sortir ensemble, le soird’abord pour aller au théâtre dans une baignoire qu’ils louaient pour eux seuls et où ils se tenaient serrés l’un contre l’autre, les jambes enlacées, la main dans la main, écoutant, riant, s’attendrissant ensemble.

Mais le soirne leur suffit plus, et on les vit tous deux aux courses, d’abord à la Marche, à Porchefontaine, au Vésinet, où l’on a pour ainsi dire l’exeuse de la partie de campagne, puis à Chantilly, puis enfin à Longchamps, devant tout Paris.

Le jeudi, il l’accompagna à Batignolles, rue Legendre, et rapidement il devint faim, le père des enfants qui, très franchement, se prirent pour lui d’une belle passion ; il joua avec eux ; il prit plaisir à leur faire des surprises de joujoux, de gâteaux ou de bonbons ; il les emmena à la campagne ; en voiture, avec leur tante, bien entendu, dîner dans les bois ou au bord de l’eau.

— Quel bon père, quel bon Papa-Gâteau tu ferais ! disait-elle.