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moi pour que nous puissions nous entretenir, portes closes, librement.

— Je suis tout à vous ; je vous demanda seulement deux minutes pour me préparer.

Et il passa dans sa chambre, dont il tira la porte sur lui ; mais ce ne fut pas deux minutes qu’il lui fallut pour se préparer ; il resta près d’un quart d’heure absent.

Byasson demeurait rue Neuve-Saint-Augustin, il ne leur fallut que peu de temps pour arriver chez lui. En chemin, ils ne s’entretinrent que de choses insignifiantes, et plus d’une fois Léon laissa tomber la conversation comme un homme qui suit sa propre pensée : le quart d’heure qu’il avait employé à se préparer, selon son expression, l’avait singulièrement assombri, et il n’y avait pas de doute qu’avant de le laisser sortir, Cara l’avait stylé. Ce n’était donc plus seulement contre lui que Byasson allait avoir à lutter ; ce serait encore contre elle ; mais, si formelles que pussent être les promesses qu’elle avait exigées de son amant, mieux valait encore engager la lutte dans ces conditions défavorables que de l’avoir elle-même derrière soi, invisible, mais menaçante et prête à paraître au moment décisif.

Au lieu de recevoir Léon dans son bureau, comme d’ordinaire, Byasson le fit monter à sa chambre, où il était sûr que personne ne pourrait venir les déranger et où il n’y avait pas d’oreilles indistrètes à craindre. Mais si cette chambre était un lieu sûr, elle était en même temps un lieu encombré et si plein de toutes sortes de choses placées çà et là avec un beau désordre qu’il fallut un moment assez long et pas mal de travail avant de pouvoir trouver deux sièges pour s’asseoir.