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la chambre à coucher « en tapisseries anciennes » fût le premier article inscrit au catalogue, celui sur lequel les yeux se portaient tout d’abord curieusement, elle ne figura pas à l’exposition, et les femmes qui étaient venues à cette exposition pour voir cette fameuse chambre, de même que les hommes qui s’y étaient rendus comme à une sorte de pèlerinage pour la revoir, en furent pour leur temps perdu : la propriétaire s’était, au dernier moment, réservé le mobilier de cette chambre.

Ceux qui étaient venus pour revoir ce qu’ils avaient déjà vu, les uns pendant un ou plusieurs mois, les autres pendant une courte soirée constatèrent que ce n’était pas seulement le mobilier de la chambre à coucher qui ne figurait pas à l’exposition ; celui du cabinet de toilette, si curieux et si original, avait été distrait aussi ; de même avaient été réservés encore par la propriétaire d’autres meubles ou d’autres objets pris çà et là ; il était donc évident qu’un choix avait été fait et que la rubrique du catalogue et des affiches « pour cause de départ » n’était pas vraie ; elles auraient dû dire, ces affiches : « pour cause de changement de domicile ».

En effet, avec ce que Cara avait retiré de son mobilier, elle avait meublé pour Léon et pour elle un appartement rue Auber, petit, il est vrai, mais tout à fait élégant, et, bien entendu, elle n’avait eu garde de laisser vendre les choses auxquelles elle tenait pour une raison quelconque, valeur intrinsèque ou affection.

C’était ainsi qu’elle avait réservé sa chambre entière, tout son cabinet de toilette, une partie des meubles du salon et de la salle à manger, si bien que sans dépenser