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Alors ce fut dans ce monde une explosion d’exclamations, d’explications et de commentaires. Combien de bonnes amies s’écrièrent avec des larmes dans la voix et le sourire aux lèvres :

— C’est donc vrai que cette pauvre Cara est tout à fait ruinée !

À quoi il y avait des gens moins naïfs qui répliquaient que ce n’est pas toujours parce qu’une femme est ruinée qu’elle vend son mobilier, mais que bien souvent c’est pour s’en faire donner un autre plus riche et tout neuf.

— Ce n’est pas toujours le fils Haupois-Daguillon qui lui en donnera un, puisque ses parents sont pourvu d’un conseil judiciaire.

— Il lui donnera peut-être mieux que cela.

— Quoi donc ?

— Son nom ?

Il y eut foule à l’exposition particulière, qui se fit un samedi, et plus grande foule encore à l’exposition du dimanche, car ces bavardages avaient donné un attrait particulier à cette vente : puisqu’on en parlait, il fallait voir ça.

Et l’on était venu voir ça, non-seulement ceux qui, de près ou de loin, touchaient au monde de la cocotterie, mais encore ceux et celles qui, appartenant au monde honnête, étaient curieux d’apprendre et de s’instruire.

Comment font ces femmes-là ? Comment sont-elles meublées ? Ont-elles des meubles spéciaux à leur métier ? Comment est leur chambre à coucher ?

On éprouva une irritante déception à ce sujet en venant voir l’exposition de mademoiselle C… Bien que