Page:Malot - Cara, 1878.djvu/247

Cette page n’a pas encore été corrigée

pendieuses à obtenir. C’était encore parce qu’il se savait de tournure chétive et jusqu’à un certain point hétéroclite, qu’il prenait à propos des choses les plus simples des grands airs de dignité. En entendant sa belle-mère pousser son exclamation, il se redressa de toute sa hauteur sur ses petites jambes :

— Vous vous méprenez sur le sens de mes paroles, chère mère, dit-il avec noblesse, je n’ai jamais eu la pensée que votre fils pût accepter le rôle que je vous indiquais ; bien que l’avocat de Léon ait parlé de moi en termes peu convenables, m’a-t-on rapporté, mes sentiments à l’égard du frère de ma femme n’ont pas changé et ils ne changeront pas.

— Soyez certain que ce n’est pas lui qui a inspiré cette plaidoirie.

— Je le pense ; il y a là une traîtrise trop forte pour n’être pas féminine.

Cependant les prévisions de Favas ne se réalisèrent pas plus que celles du baron Valentin : Cara ne congédia point l’amant qui n’avait plus que de l’amour à lui offrir, et Léon, du premier rang, ne passa point au dernier.

Si l’intention première de Cara avait été de se séparer de Léon le jour où celui-ci avait eu les mains si bien liées par la justice qu’il ne pouvait signer le moindre engagement, elle n’avait pas tardé à adopter un plan tout opposé.

La demande en nomination de conseil judiciaire avait exaspéré Léon contre ses parents, non pas précisément à cause même de cette demande, mais à cause de la façon dont elle avait été introduite. Que ses parents voulussent l’empêcher de continuer un système